
Perturbant !
Marie-Jo Bonnet écrit une biographie de Simone de Beauvoir, donnant à cette dernière une toute autre apparence que celle de la féministe indépendante et libre que l’on a d’elle aujourd’hui.
Elle détaille, dans un ouvrage quasi psychanalytique, les mots employés par Beauvoir dans ses œuvres, ses correspondances, ses interviews, pour en faire une interprétation singulière.
Concernant la seconde guerre mondiale, elle nous parle de « son laxisme, sa mollesse, son absence de toute réflexion éthique sur les événements dramatiques dont elle est quotidiennement témoin ». Indiquant par-là, que Sartre l’a éveillée à une conscience plus humaniste.
Elle évoque également son absence de conscience sororale : « (elle) doit à nouveau donner des coups de griffes à d’autres femmes ». Elle raconte son penchant homosexuel jamais publiquement assumé et les « manipulations amoureuses » par lesquelles elle s’attache les femmes qui vont peupler ses aventures. On apprend notamment son licenciement de l’éducation nationale pour « excitation de mineure à la débauche ». Elle expose également « Le Deuxième Sexe » comme « un livre misogyne, qui fixe la haine des femmes et la systématise ». Il n’est pas possible de passer à côté de l’énorme travail de recherche qu’a dû effectuer l’historienne Marie-Jo Bonnet pour documenter ce livre. Sa perspective est intéressante mais malheureusement trop dépourvue de bienveillance. Simone de Beauvoir, comme tout être humain, avait ses défauts mais le propos virulent du livre semble oublier le contexte de l’éducation bourgeoise, catholique et hétéronormative du sujet d’étude.