
Un livre pour voir avec d’autres yeux.
A travers ce récit, l’autrice nous raconte les difficultés qu’elle rencontre dans sa vie quotidienne du fait de son obésité. Elle dresse une étude sociologique de la grossophobie en « transformant son enveloppe corporelle en tour d’observation ».
Cet essai est devenu un documentaire vu et adoré et un film avec @juliettekatz que je vais foncer voir dès la fin de cette chronique.
Commençons par rappeler que la « norme » sociale en matière de corps tend vers la maigreur alors que la société voit l’obésité augmenter chaque année. Cette pression normative est plus importante sur le corps des femmes que sur celui des hommes. L’autrice nous apprend ainsi que la majorité des opérations bariatriques sont effectuées par des femmes.
A 37 ans, Gabrielle Deydier nous partage la haine, les insultes et les commentaires acides qu’elle reçoit depuis 20 ans. A tel point qu’il lui est devenu difficile de distinguer la blague de la remarque grossophobe.
Elle nous rappelle très justement que l’obèse doit apprendre à se taire, à s’adapter à l’intolérance et à la maltraitance et qu’il est montré du doigt comme étant un individu dépourvu de volonté alors que souvent, il est au contraire en lutte pour sa survie.
Elle nous explique les différentes chirurgies proposées aux gros ainsi que leurs effets secondaires non négligeables, incluant un fort de taux de mortalité.
Elle termine en nous demandant : où sont les gros ? En effet, elle attire notre attention sur le fait que les obèses sont absents du paysage audio-visuel et que les gros n’ont en conséquence aucun modèle de référence auquel s’identifier, mis à part quelques exceptions caricaturales.
En bref, un essai percutant qui nous permet de remettre en question notre conception des corps et de la société.
Je recommande !
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