Merci @lapoudretv et @laurenbastide pour leur podcast qui m’a permis de découvrir @lareineleroy et ce roman percutant.
Myriam Leroy nous amène par ce récit à vivre et ressentir le cyber-harcèlement.
Tout commence lorsque Denis envoie un message Facebook à une journaliste radio pour la complimenter et créer avec elle, un « échange épistolaire ». On découvre au fil de ses messages, un homme à la vie fade, s’ennuyant dans son travail et passant son temps libre à investir celui des autres.
On suit en parallèle les hésitations de la journaliste sur le comportement à adopter : lui répondre de façon distante, se justifier, lui expliquer comment et pourquoi ces échanges la mettent à l’aise ou le bloquer des réseaux sans préavis.
Elle nous fait part de ses contradictions que l’on ne comprend que trop bien : « Eduquer pour être gentille, ne pas faire de vagues, ne pas faire perdre la face aux autres, n’humilier personne, surtout les hommes ».
Denis quant à lui, commence à lui reprocher son manque de réactivité, car c’est de sa faute, elle est trop jolie, elle a donc attiré son attention à lui. A la frontière de l’érotomanie, il commence par la complimenter, puis comme s’il avait acquis un droit sur son corps, à le critiquer, se permettant également des remarques sur son âge et la maternité. Il prône la reconnaissances de « compétences féminines » et de « compétences masculines », le racisme, la misogynie.
L’autrice décrit également parfaitement l’impact du comportement des proches de la journaliste, qui, pour la plupart, lui conseillent de prendre du recul, de ne plus aller consulter les réseaux sociaux et qui pourtant, lui relayent les propos de Denis, l’air de rien, la faisant replonger.
La particularité de ce roman est d’être écrit comme une sorte de retranscription des échanges de messages Facebook, Twitter, et des réactions des internautes. Cette écriture nous happe, on se sent oppressé, harcelé, acculé et on entre en totale empathie avec la journaliste qui vit l’escalade de cette violence de façon psychologique puis physique jusqu’au craquage.
A lire !
