
Une chronique compliquée… l’écriture de Sophie de Baere est fluide et poétique, mais le sujet du livre malaisant.
Alice est née en France, dans un petit village de Normandie, elle a un frère handicapé mental et une grande sœur. Son père les quitte peu après sa naissance. Sa mère concentre alors toute son attention sur elle, la coiffant, la maquillant, tel un faire-valoir qu’elle produit sur les scènes de tous les concours de beauté.
Dans cette 1ère partie du livre, l’ambiance est pesante, moite, miséreuse, elle m’a beaucoup fait penser à certains romans de Zola comme « Nana ». A l’adolescence, Alice décide de quitter ce monde de la beauté pour rejoindre Paris et reprendre ses études. Elle rencontre alors Jean et ensemble ils tissent une histoire d’amour durant laquelle elle donne naissance à leur fille, Charlotte. Au bout de 12 ans, ils décident de se marier et quelques jours plus tard, après une intense discussion avec sa propre mère, Alice laisse mari et enfant derrière elle et part sans explication.
Toute la suite du roman est consacrée à la vie du point de vue d’Alice qui a quitté sa famille, et de Charlotte qui tente de continuer sa vie après l’abandon de sa mère.
Il n’est pas possible d’évoquer ici, sans spoiler, la cause du départ d’Alice, qui est pourtant le sujet central du livre, je m’abstiendrais donc.
Le monde dans lequel nous plonge Sophie de Baere est triste, mélancolique et bien décrit mais le sujet principal profondément dérangeant au point de pouvoir peser sur l’appréciation du livre.