On passe à l’action !
Dans cet essai, Iris Brey théorise l’impact de l’expérience féminine mise en scène au cinéma.
Cet ouvrage est un recueil et une analyse des films et séries mettant en avant le « female gaze ». « Female gaze » : « regard qui donne une subjectivité au personnage féminin, permettant ainsi au spectateur et à la spectatrice de ressentir l’expérience de l’héroïne sans pour autant s’identifier à elle ».
Elle précise qu’il ne s’agit pas d’avoir un personnage féminin central dans le film mais d’être à ses côtés et de « faire » avec elle tout au long du film.
C’est pourquoi, d’après elle, interroger le male gaze d’un film c’est « réfléchir à la manière dont un ou une cinéaste met en scène le corps féminin et l’imaginaire lié aux femmes ».
Elle insiste sur le fait que le cinéaste soit homme ou femme importe peu car son genre ne conditionne pas sa manière de filmer les personnages.
Elle s’attache également à la notion de corporéité, à l’expérience de nos corps face aux images projetées. Elle explore ainsi les procédés filmiques qui nous permettent d’être partie prenante à l’expérience cinématographique et non seulement des spectateurs passifs, assis face aux écrans.
Son livre se découpe en 5 chapitres : le premier concerne l’analyse et définition du « female gaze » et ses différences d’avec le « male gaze ».
Dans le second, à travers les films d’Alice Guy, Jane Campion et Céline Sciamma, elle interroge cette notion par rapport une esthétique du désir.
Dans le 3ème, elle explore les représentations cinématographiques du viol et la manière dont des réalisatrices comme Virginie Despentes ou la série « La Servante Ecarlate » réussissent à filmer ces scènes sans érotiser ces violences sexuelles faites aux femmes.
Puis, dans le 4ème chapitre, elle décrypte les représentations de l’orgasme féminin via le « female gaze » grâce notamment aux films de Barbara Akerman et aux séries de Jill Soloway.
Enfin, dans le 5ème chapitre, elle met en avant des héroïnes libérées des oppressions patriarcales et vivant une sexualité libre, à travers, notamment, les films d’Agnès Varda.
Une vraie mine d’informations et de références qui remettent les femmes à leur juste place au sein du procédé cinématographique, je recommande fortement !!