
Le titre résume bien le roman, il s’agit d’une dystopie dans laquelle une jeune fille née orpheline, se retrouve en pleine manifestation dans les rues de Munich, à lancer une pierre sur un dirigeant au pouvoir pour montrer sa contestation.
Ce geste entraine un emprisonnement de 5 ans pendant lesquels elle va rédiger un manifeste utopique pour la Nouvelle Europe, un changement radical de la société, tant de l’économie, de l’écologie, de la santé, que du système patriarcal en place.
Depuis cette prison, elle tweete des textes vengeurs et contestataires, suivis par une grande majorité de la population.
A sa sortie, elle est récupérée par un groupe de financiers, médias et politiques qui décident de la propulser au sommet pour en faire leur marionnette. Mais, c’est sans compter son profond engagement. Elle réussit à les écarter et nous la suivons dans la mise en place de cette Nouvelle Europe dont elle devient l’unique régente. Si les règles qu’elle met en place au début du roman semblent, pour certaines, de bon sens, elle les poussent rapidement à l’excès et le régime devient dictatorial.
Ce qui est exaltant dans ce roman, c’est qu’elle met en place les idées féministes d’aujourd’hui, comme l’égalité salariale, le partage de la charge mentale, le caractère puissant et sacré du féminin, en mettant à sac les conceptions patriarcales comme le culte de la jeunesse.
Cependant, elle se laisse rapidement entraînée par la soif de pouvoir et l’extrémisme. L’autrice, pour nous le faire comprendre, reprend des concepts hitlériens comme le salut nazi, l’appellation de la police « SS1, SS2 », les camps d’internement pour « remettre dans le droit chemin » les déviants à la pensée de la Nouvelle Europe.
L’écriture est directe, les chapitres courts, analysant les mécanismes du pouvoir, de la politique et de la société patriarcale.
Ce livre répond à la question : comment se déroule le glissement de l’utopie vers le régime totalitaire ?
Je recommande !