On sort de ce roman violenté, les nerfs et la peau à vifs.

C’est l’histoire d’une adolescente mal dans sa peau, suicidaire, qui passe quelques temps en hôpital psychiatrique.
Elle décide de fuir sa ville natale pour aller faire des études à Paris. Elle n’est pas libre dans sa tête, un ennui trop profond, trop de mal-être, mais a décidé de se battre physiquement, par le judo et par la boxe.
Elle le rencontre lorsqu’elle a 22 ans et lui 28. Tout commence par une belle histoire d’amour qui se transforme en obsession chez lui. Il l’éloigne insidieusement de tout, sa famille, son ami Lucien, son appartement. Il veut la posséder et ils tombent tous les deux dans une spirale de passion, de folie, de violence.
Puis elle se rend compte du besoin pour elle d’écrire, elle se pose dans un café, toujours le même, et se met à écrire toute la journée, lâchant la fac, mentant à celui qui l’attend à la maison et à ses parents, elle écrit sans s’arrêter, comme on s’accroche à un roc pour ne pas sombrer.
C’est dans l’écriture qu’elle va retrouver un peu de lucidité et se rendre compte de la dualité qui l’anime, la passion qu’elle vit avec cet homme et qu’elle ne contrôle pas et la part d’elle-même qui sait la destruction inévitable.
Le récit est bien construit, on est happé par le rythme saccadé de l’écriture, on a le cœur qui cogne à la mesure des coups. Il n’est pas possible de sortir indemne de ce roman.
Je recommande.