
619 pages dans l’esprit d’une femme des années 1900.
Je suis tombée sur ce livre par hasard et les thèmes de la folie et de la jalousie me semblaient intéressants. Ce n’est qu’après l’avoir terminé que j’ai découvert qu’il s’agissait d’un classique de la littérature romantique.
Mais quelle mauvaise qualification pour cette œuvre !
On est plongé dans la campagne de la fin des années 1800, au sein d’une famille célèbre pour la beauté de ses femmes. Peintres, sculpteurs et artistes en font leurs modèles.
Agnès, dernière descendante de la lignée décide de s’échapper de ce schéma et de partir vivre en ville et travailler. Elle y rencontre un homme et son destin bascule.
Ce résumé ressemble à de la littérature romantique mais il est bien plus que ça !
C’est un manifeste à propos de la condition des femmes de l’époque, qui doivent répondre à l’injonction de se marier, d’avoir des enfants, de s’occuper de leur maison et d’en être heureuses.
Agnès ne veut pas d’enfant, elle veut se consacrer à son amour pour Franck.
Elle doit pour cela braver les jugements constants de la société de l’époque, parfaitement décrits dans ce livre.
Il y est aussi question des débuts de la psychiatrie, de la façon dont les femmes sont catégorisées de folles, d’hystériques, de faibles, par des médecins, juges, jurés, tous hommes.
En bref, une œuvre qui nous interroge sur la condition féminine et sur la limite abstraite entre les émotions puissantes et la véritable folie.