XIXème siècle aux Etats-Unis, histoire d’une famille d’esclaves noirs.

Toni Morrison romance ici une histoire vraie, celle de la famille de Baby Sugs. Baby Sugs est la grand-mère, elle a travaillé toute sa vie en tant qu’esclave, jusqu’à ce que son fils, esclave lui aussi dans la même plantation, soit autorisé à la racheter par leur propriétaire. Grâce à son travail supplémentaire pendant de nombreuses années, il permet à sa mère de vivre la fin de sa vie en tant que femme libre.
Il se marie dans la plantation avec Sethe. Lorsque leur propriétaire meurt et qu’il est remplacé par son beau-frère, tout bascule. Les esclaves sont à nouveau traités comme des animaux, enferrés, enfermés dans des cages. Ils décident alors de s’enfuir. Mais au moment de partir, le mari de Sethe est absent. Elle choisit d’envoyer ses 3 enfants avec les passeurs pour qu’ils rejoignent leur grand-mère et retourne à la ferme, enceinte jusqu’aux yeux, pour retrouver son mari.
Sur le chemin, elle rencontre des habitants de la ferme qui la battent et la violent brutalement. Elle trouve néanmoins la force et le courage de marcher pour elle aussi atteindre l’autre rive, synonyme de liberté.
Elle accouche sur le trajet et réussit non sans mal à atteindre la maison de Baby Sugs.
Quelques mois plus tard, toujours aucune nouvelle de son mari que l’on suppose décédé. Alors qu’elle se repose avec ses enfants, Sethe aperçoit au loin les hommes de la plantation se dirigeant vers leur maison. Affolée et dans le but de ne pas voir ses enfants subir le sort d’esclave, elle égorge sa 1ère fille et s’apprête à tuer ses autres enfants, mais elle est arrêtée par ses proches.
Les hommes de la plantation, lui trouvant un air fou dans le regard, décident qu’elle ne vaut pas la peine d’être ramenée.
Voici le fil rouge de ce roman. Tout ce qui est construit autour raconte la vie des esclaves noirs dans les plantations, les atrocités qui y sont commises et l’explication du geste de Sethe. A cela, se mélange une histoire de fantôme, celui de l’enfant tuée, revenu pour hanter sa mère, d’abord psychiquement puis physiquement.
Si le début du livre est ardu, je ne regrette pas une seconde d’avoir persévéré dans cette lecture, tant l’écriture de Toni Morrison est bouleversante. Elle y parle de dignité, de culpabilité, de misère, d’amour et de cruauté.
Merci @1mois.1autrice pour son challenge et la mise en avant d’écrivaines.