Un roman viscéral et puissant.

Le roman se découpe selon 3 personnages, Lucie L. en plein avortement, Marie G. l’avorteuse condamnée à mort, enfermée dans la prison de la Petite Roquette, et Henri D. le bourreau qui procédera à l’exécution.

La temporalité de ce roman est importante, il commence à l’aube du 29 juillet 1943, dans le 15ème arrondissement de Paris, dans la chambre de Lucie L., avec dans son ventre, la sonde infectant son utérus pour faire partir l’embryon.
Marie G. est dans sa cellule sombre, froide et poussiéreuse, elle espère la grâce.
Le bourreau se réveille et tente de s’adapter à sa vie d’être humain qu’on autorise à tuer. Il sera prévenu dans la matinée de l’exécution du lendemain, il est l’un des seuls à connaître la date.

A midi, on retrouve Lucie dans les douleurs, reparcourant sa vie, de petite fille à femme.
Marie, surnommée « la dame de Cherbourg » par les femmes qui se passent son nom et son adresse sous le manteau, se remémore le parcours par lequel elle est arrivée à exercer ce métier.
Le bourreau, lui, se prépare à voyager avec la guillotine, jusqu’à la condamnée.

A 16h, Lucie lutte toujours et se questionne sur sa condition de femme, sur le droit de disposer de son corps, à qui appartient sa chair ? A elle ? A la société ? A sa mère ?
Pendant ce temps, Marie pense et le bourreau se perd dans le chagrin du souvenir du suicide de son fils unique.

A 22 heures, le fœtus tombe du ventre de Lucie. A-t-elle le droit d’être triste ? est-elle victime ou bourreau ? Toutes ces interrogations tournent dans sa tête.
Marie demande au gardien d’étendre la lumière, cette nuit uniquement, alors que depuis 50 nuits elle subit la luminosité froide et blafarde imposée par son jugement. Elle s’endort et retrouve, en rêve, ses enfants, son rôle de mère et sa vie d’avant la prison.
Le bourreau se couche près de sa femme et ressasse sa tristesse, ses remords, sa culpabilité et son sentiment d’impuissance.

Enfin, de nouveau, l’aube. Lucie se retrouve l’utérus vide, Marie apprend sa mise à mort imminente et le bourreau se prépare à l’exécution.

C’est court, c’est violent, c’est bien décrit, c’est dur, ça pousse à la réflexion.

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