Un roman féministe aux accents de Jane Austen.
Forte tête, c’est l’histoire d’Ursula Winfield, jeune femme dans les années 40, en Angleterre.
A contrecourant de l’époque, passionnée de chimie, elle préfère étudier et participer à des conférences scientifiques plutôt que d’assister aux évènements sociaux organisés par sa mère, aux bals et aux rencontres organisées pour la marier. Ainsi elle teste et expérimente dans le laboratoire qu’elle s’est créé dans le grenier de la maison familiale.
Au début du roman, anti-militante, on suit le cheminement de pensées qui l’amène à devenir une suffragette investie et inventive. Toute sa créativité sera, dès lors, mise au service de la lutte pour le droit de vote des femmes : des bureaux dans lesquels elle occupe un poste administratif, aux planches sur lesquelles elle se révèle une excellente oratrice, en passant par les manifestations dans la rue, la prison et une grève de la faim.
Puis la guerre arrive et elle s’en retourne à ses premières passions pour la chimie afin d’aider, grâce à ses inventions, à protéger les soldats.
Ce roman passionnant décrit avec beaucoup de finesse, la lutte pour le droit de vote des femmes, en nous plaçant dès le début dans la tête d’une femme indépendante mais non militante.
Les obstacles qu’Ursula rencontre pour se faire accepter au sein de l’Académie de chimie, uniquement composée d’hommes, puis sa lutte avec les suffragettes, se déroulent sur un fond subtil mais prégnant de contraintes morales et sociales. Tout d’abord la crainte de heurter ses proches par son comportement « hors normes », puis d’aller à l’encontre de ses sentiments pour un homme qui ne comprend pas ses combats. A travers ses tourments intérieurs on saisit puissamment les émotions contradictoires qui l’habitent.