Roman autobiographique racontant l’avortement clandestin de l’autrice dans les années 1960.
A 23 ans, Annie se retrouve enceinte, après une première expérience sexuelle sans goût ni saveur. Elle est à l’université et ne veut pas de cet enfant. Le père, dans le Sud de la France, ne veut pas s’en occuper et ignore ses appels à l’aide.

A cette époque, l’avortement n’a pas encore été légalisé et les médecins, sages-femmes, pharmaciens qui le conseillent ou le pratiquent sont sévèrement punis par la loi par la perte de leur emploi, une amende et potentiellement l’emprisonnement. Les femmes avortant également.

On suit ses errements à travers le temps qui semble long, à la recherche d’aide. Mais les gens qui l’entourent sont soit attirés de façon morbide par son expérience, soit ne souhaitent pas s’impliquer. Elle est isolée alors qu’une vie dont elle ne veut pas grandit dans son ventre.

Elle tente alors de se débrouiller seule, dans sa chambre, à l’aide d’une aiguille à tricoter, mais la douleur est trop forte, elle ne peut pas s’en charger seule.

Elle finit par rencontrer « une faiseuse d’ange » et après une avalanche de douleurs, le fœtus sort de son corps, à 3 mois de grossesse.

Les descriptions en profondeur des étapes physiques et émotionnelles d’une grossesse non désirée et d’un avortement clandestin font la puissance de ce récit. Il nous rappelle la nécessité absolue de poursuivre le combat pour le droit à l’avortement dans le monde entier.

Merci Madame Ernaux pour votre courage.

Citation : « Il était impossible de déterminer si l’avortement était interdit parce que c’était mal, ou si c’était mal parce que c’était interdit. On jugeait par rapport à la loi, on ne jugeait pas la loi ».

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