Un roman de plus de 600 pages très accessible.

Dans ce livre, l’auteur nous raconte la vie du philosophe Spinoza, penseur du XVIIème siècle, excommunié par la communauté juive à l’âge de 23 ans et dont l’œuvre a été interdite par la censure pour le restant de sa vie.
A ce récit, il mélange celui de la vie du nazi Alfred Rosenberg, ayant vécu au XIXème siècle, et profondément perturbé dans ses croyances antisémites par les écrits du philosophe.
L’auteur a souhaité écrire un roman réaliste en restant aussi proche que possible des évènements historiques et, pour le reste, s’est servi de son expérience professionnelle de psychiatre pour imaginer le monde intérieur des deux principaux protagonistes.
Ainsi, les villes et les maisons où Spinoza a vécu, son appareil à polir les verres optiques, ses rapports avec les collégiants, son amitié avec Simon de Vries, ses publications anonymes, sa bibliothèque, les circonstances de sa mort et ses funérailles sont fondés sur des réalités historiques.
L’auteur ajoute deux personnages importants mais complétement fictionnels : Franco Benitez et Friedrich Pfister. Franco intervient dans les parties consacrées à Spinoza et permet à Irvin D. Yalom de développer les propos philosophiques de Spinoza en lui donnant le rôle de mentor.
Quant à Friedrich, il est le psychiatre de Rosenberg et leurs échanges nous permettent d’appréhender la psyché grandement perturbée de ce dernier.
Ce roman vulgarise de façon ingénieuse la philosophie de Spinoza et donne envie de se plonger plus profondément dans les textes de ce grand penseur.
Il est également passionnant pour son approche de la complexité psychologique des personnages et ses descriptions de l’effroyable pensée nazie.
Je recommande !