
Paralysée.
L’horreur en filigrane, la maltraitance et la culpabilité en toile de fond. On se sent moite de l’adoration malsaine dans laquelle se retrouve plongée Cléo, 13 ans, pour Cathy, rabatteuse pour la « Fondation » Galatée. Cette fondation qui séduit les parents et les enfants en leur promettant des bourses d’études, se révèle être une entreprise de prostitution de mineurs.
Avec l’inconscience de l’enfance et la volonté de réussir sa future carrière de danseuse professionnelle, Cléo se retrouve prostituée puis elle-même rabatteuse dans son collège et sa MJC.
C’est ce que l’on ressent au début du récit.
Son corps perçoit ce que son mental réfute, la faisant arpenter diverses salles d’attentes de plusieurs spécialistes qui ne trouveront jamais de quoi elle souffre.
Chavirer.
C’est ce que l’on fait durant tout le roman. Un récit de femmes vulnérables, fragiles, qui ne s’en sortent pas bien à la fin et que la honte et la résilience habitent.
Bouleversée.
C’est comme cela qu’on sort du livre. Ces femmes ne savent pas si elles sont victimes ou bourreaux, probablement les deux.
Un roman kaléidoscopique, dans lequel on croise les personnes importantes dans la vie de Cléo et les responsables actifs ou passifs de ces crimes.
Merci pour cette chronique forte et rythmée qui donne envie de se plonger dans cette histoire.