Tout commence par un livre : « Nêne » d’Ernest Perochon.
Au sein d’une bourgade rurale de l’entre-deux guerres, Gabrielle offre ce livre au pasteur du village, Adelphe. On y parle surtout de condition féminine et d’émancipation.
Si ce livre est difficilement compréhensible pour le pasteur, ce dernier le lit chaque soir à sa bonne, Blanche, pour laquelle il résonne profondément et qui va bouleverser sa vie.
Cet ouvrage a un impact différent sur chaque lecteur, Gabrielle s’en sert comme émancipateur et y trouve ses principes de vie, Adelphe ne comprend pas vraiment mais remet en question quelques-unes de ses certitudes, et Blanche, femme au caractère bien trempé, vacille.
Le fait que le livre soit écrit du point de vue du pasteur rend le récit passionnant car ce personnage est attachant dans ses tâtonnements et sa capacité à se remettre petit à petit en question.
Le titre du roman qui est le prénom du pasteur n’est pas sans évoquer « l’adelphité », terme qui est, depuis un certain temps déjà, proposé par les mouvements féministes pour remplacer le terme de « fraternité ». Il s’agit d’un mot qui vient du grec et étymologiquement signifie « utérin » ou « matrice ». Ainsi, comme dans l’utérus ou dans la matrice les sœurs et les frères, seraient à égalité.
Un roman qui incite à la réflexion et qui nous plonge dans le monde rural de l’entre-deux guerres, je recommande !