Un livre puissant sous forme d’interview que j’ai eu la chance de lire en avant-première pour la rentrée littéraire 2020.
« Ma liberté n’a de sens que si elle sert à libérer les autres ».
En réponse aux question d’Annick Cojean, Gisèle Halimi revient sur quelques grandes étapes de son activisme indéfectible.
Tout commence en Afrique du Nord dans les années 30 lorsqu’elle se rend compte de la différence de traitement entre elle et ses frères. Elle apprend le désespoir de son père à sa naissance, lorsqu’il a su qu’elle était une fille et non un garçon et l’exigence de la dot pour se marier.
Elle entame alors une grève de la faim pour réclamer un partage équitable des tâches ménagères avec ses frères et le même enseignement scolaire.
Elle arrive à Paris en 1945, à 18 ans et après de brillantes études commence son parcours d’avocate et de militante notamment avec :
- Le « procès du viol » en 1978 qui a entrainé la loi du 23 décembre 1980 remaniant la définition du viol qui inclut désormais toutes les agressions sexuelles, en ce compris celles qui n’étaient autrefois considérées que comme des « attentats à la pudeur ».
- La signature du « Manifeste des 343 » publié en 1971 par le Nouvel Observateur dans lequel des femmes célèbres déclaraient avoir avorté et donc enfreint la loi.
- La création de l’association « Choisir » destinée à défendre gratuitement toute personne poursuivie pour avortement, lutter pour la suppression de la loi répressive de 1920 et pour l’accès à l’éducation sexuelle et à la contraception.
Elle devient également la 1ère voix féministe à entrer à l’Assemblée nationale.
Dans ses combats, elle s’allie, entre autres, avec le couple Beauvoir-Sartre et Simone Veil. Elle vibre d’une énergie passionnée, d’une volonté d’exercer pleinement la liberté qui résonne à chaque étape de son existence et nous enjoint toutes à « faire la révolution ».
Merci Madame Halimi, par cette chronique je souhaite vous rendre hommage.
Suivons donc son exemple et exigeons la justice pour toutes.
« Se battre est un devoir, tendre la main aux autres femmes une responsabilité».