Avant tout, il me semble important de saluer, remercier, encourager, soutenir et partager la cause pour laquelle se battent ces 2 avocates, à savoir, la défense des droits des femmes, notamment des femmes victimes de violences conjugales.
Rappelons, qu’en France, une femme meurt tous les 2 jours sous les coups de son mari violent. Comment est-il possible en 2020 que de telles atrocités soient aussi banalisées et que les coupables soient aussi rarement punis ?
Dans cet ouvrage, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini racontent certains des procès au cours desquels elles ont défendu des femmes ayant agressé ou tué leur conjoint violent. Elles orientent leurs plaidoiries notamment sur les notions de légitime défense et d’emprise psychologique. Elles luttent pour que ces définitions soient réactualisées et adaptées au contexte de la violence conjugale.
Le récit est écrit sous forme de journal intime croisé des 2 avocates, à la 1ère personne du singulier donc.
Je dois avouer que j’ai été surprise par cette forme car le résumé laissait supposer un ouvrage plus factuel et juridique, et non cet axe beaucoup plus personnel, centré sur les ressentis des 2 avocates.
Leurs conclusions sont puissantes et vibrantes de cette volonté de changer les choses et de faire avancer le monde. J’aurais aimé que l’intégralité de l’ouvrage soit rédigé sur ce ton. En effet, on a le sentiment que ce récit écrit à la 1ère personne du singulier est un peu trop complaisant avec les avocates, qui, lorsqu’elles ne réussissent pas à faire acquitter les femmes qu’elles défendent, ont tendance à trouver des causes extérieures à leur travail. Il est également laissé beaucoup de place aux discussions sur leur honoraire et sur la quantité de travail qu’elles abattent pour préparer les procès. Sans remettre en cause cette charge de travail, j’aurais aimé que le récit soit plus centré sur les femmes au cœur des procès et les difficultés juridiques rencontrées.