Lu dans le cadre d’une lecture commune avec la très sympathique @bessouetmoi .
Absolument convaincue par cet essai de Mona Chollet qui part de la figure de la sorcière pour étudier les mécanismes d’oppression patriarcale.
Tout d’abord l’autrice rétablit le contexte historique des chasses aux sorcières. Elle nous rappelle qu’elles ont eu lieu à la Renaissance et non au Moyen-Age, qu’elles étaient le fait de juges laïcs et non de fanatiques religieux et qu’elles ont longtemps épargné les classes supérieures. Elle note également qu’il s’agissait d’institutions entièrement masculines, qu’il s’agisse des interrogateurs, des tortionnaires, des gardiens, des juges ou des bourreaux. Elle la qualifie donc très justement de guerre contre les femmes.
Elle explore dans cet essai la postérité de ces chasses aux sorcières en Europe et aux Etats-Unis qui ont traduit et amplifié les préjugés à l’égard des femmes.
Elle se concentre principalement sur 4 axes :
- L’indépendance des femmes : les sorcières étaient principalement des célibataires ou veuves donc non subordonnées à un hommes.
- La maternité : les femmes qui ne souhaitent pas d’enfant étant parfois assimilées à des créatures sans cœur, mauvaises et malveillantes, des « anti-mères ».
- La vieille femme : notamment la forte dépréciation des marques de vieillesse sur le corps des femmes.
- La création d’une science arrogante qui souhaite dominer « l’irrationnel, sentimental et hystérique » féminin.
Les 3 premières parties m’ont enchantées tant elles mettent à jour des réalités latentes mais souvent impensées.
L’autrice met des mots sur des actions misogynes du quotidien qui prennent leur source dans l’histoire ce qui nous permet de mieux les comprendre et entraine une réflexion sur les manières de les parer.
En revanche, la 4ème partie est un peu plus confuse et m’a moins entrainée.
Un livre à mettre en toutes les mains !
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