Pépite féministe !
Dans ce très court roman, Déborah Levy nous dresse le portrait d’une femme de 50 ans qui quitte son mari et le carcan des attentes sociétales pour retrouver l’essence de ce qu’elle est.
A mi-parcours de sa vie, lorsque la société lui indique que sa vie est censée ralentir et devenir prévisible, elle choisit un tournant différent, l’amenant à une vie plus instable mais également plus imprévisible.
Elle décrit dans ce livre les qualités requises pour gérer son foyer, qualités trop souvent considérées comme exclusivement féminines : « il faut de l’habilité, du temps, de la dévotion et de l’empathie pour fonder un foyer qui fonctionne et dans lequel tout le monde se sent bien. C’est surtout un acte d’une générosité immense que d’être l’architecte du bien-être de tous les autres».
Cette démonstration très actuelle incite à la rapprocher de la problématique du « care » soulevée au sujet de la crise sanitaire. Ces « attributions féminines » qui les prédisposeraient aux travaux d’aide à la personne, peu rémunérées et pourtant si essentielles.
Elle évoque la féminité comme étant une illusion, une hallucination collective. La femme est un personnage que l’on joue et un rôle pour lequel certaines femmes ont perdues la raison. Elle nous incite à chercher d’autres talents que ceux ordinairement attribués aux femmes, à faire fonctionner notre imagination pour nous réinventer et nous libérer.
Son personnage principal reprend le concept de la pièce à soi de Virginia Woolf, lorsqu’une de ses amies lui permet d’occuper un petit cabanon uniquement pour son usage de pièce de création. Ce cabanon lui permettra d’écrire au calme et la protégera de l’ingérence du quotidien.
Un récit très accessible sous forme autobiographique qui décortique les petits actes de la vie quotidiennes qui nous emprisonnent et dont il convient de se libérer.
Un livre à lire pour réfléchir ou se conforter dans le choix d’une vie libre et éclairée.
Citation : « Elle devait tenter d’incarner un être possédant des libertés que (l’homme) tenait pour acquise, après tout, lui n’avait aucun mal à être lui-même. »
Trop envie de le lire !
Beau livre, bien écrit, sur la condition féminine. J’aime sa façon de parler de la féminité : un déguisement, un fantôme, une hallucination
A bon.ne entendeur.e salut